“Que font des chevaliers royaux aussi loin de la capitale ?” Demanda la mère, inquiète.
À vrai dire, Helisaz se trouvait dans le royaume de Natch Nebel qui n’était nul autre que le territoire des vampires, c’était donc de leurs responsabilités de défendre leurs terres. Pourtant, la distance entre la capitale et la région était si grande que les chevaliers royaux étaient devenus une légende. N’ayant pas d’encadrement, les vampires des environs s’amusaient à faire peur aux autres espèces, dealant, attaquant et traitant la plupart des êtres vivants comme du bétail. C’était donc pour cette raison que les humains avaient instauré cette défense mettant à bien leurs compétences de chasse pour se protéger de leurs opposants.
“- Des chevaliers royaux… ?” Questionna Lys.
La mère et le père se regardèrent avant que le mari ne prenne la parole :
“- Ce sont des vampires spécialisés dans la protection du territoire. Ils sont très dangereux et rusés.”
“- Si jamais vous avez fait quelque chose de mal, c’est eux qui se chargeront de vous éliminer !” Ajouta la mère.
“- Emeric va bien donc… Tout va bien ?”
“- Oui, mais s’ils sont dans le coin, c’est qu’ils mènent une enquête.”
“- Faites attention… Une balle perdue est trop vite arrivée…” Prévient le père.
Les paroles restèrent en suspens. Ils avaient tous une question en tête : “Pourquoi les chevaliers royaux s’étaient déplacés ?”. En tant que Chasseurs, il était évident que la présence de vampires aussi haut gradé serait une menace pour eux.
“- On peut plus s’défendre ?!” Grommela Emeric.
Il n’aimait pas du tout ce genre de situation et la famille comprenait parfaitement.
“- Ça doit être plus compliqué que ça…” Soupira le père.
“- Bon, calmons-nous, en attendant d’en savoir plus, reposons-nous. » Tenta de rassurer la mère.
“- Um…”
Ce qui malheureusement ne fut pas effet pour le jeune chasseur qui n’en dit pas plus. Il n’était pas nécessaire pour lui de terminer son récit. Quant à ces parents, ils étaient préoccupés par quelque chose et ne l’écoutaient déjà plus au point de quitter la pièce pour parler entre eux.
“- Emeric ?”
Le concerné regarda sa sœur qui avait depuis longtemps fini de panser les blessures et qui s’occupait désormais des armes abîmées. Habituellement, son frère n’utilisait jamais son fusil de chasse, mais elle était surprise d’y voir des traces d’usure. Elle en déduit très rapidement la cause par rapport au récit du dernier combat de son frère.
“- Comment c’était contre ces chevaliers ?”
“- Frustrant… Comme si elles m’évaluaient et que je n’étais pas assez fort…”
“- Un genre de test… Tu penses qu’elles vont revenir ?”
“- Y’a pas intérêt !”
C’est ainsi que les deux frères et sœurs continuèrent de discuter jusqu’au moment où la fille fit un signe de tête à son aîné vers une direction. Il acquiesça signifiant qu’il avait déjà repéré la cible. Pour ne pas attirer l’attention, tout en continuant de discuter, le plus grand se leva et alla vers l’endroit indiqué. Il y avait une table de travail où des outils pour réparer les armes y étaient présents. Le brun réussit à finir son récit à Lys…
“- Après qu’elles soient parties, je me suis rendu compte qu’il était tard, car la lune venait tout juste de se coucher !”
… Avant de se pencher d’un coup pour regarder sous la table. Une petite tête le regardait tellement surprise qu’elle en criait de peur.
“- Encore en train de nous espionner ?”
“- N-non… Je vous écoutais juste…”
“- Et ?”
“- C’était trop bien !”
Emeric soupira, et pour une fois, ce n’était pas un soupir d’agacement, mais plutôt d’amusement. La personne cachée sous la table s’extirpa de l’endroit pour regarder avec admiration ses deux aînés. C’était le plus jeune de la fratrie. Il avait 10 ans et mesurait à peine 1m20. Ses cheveux étaient de la même couleur que leur mère, d’un roux très prononcé.
“- Aloïs… Tu devrais savoir que tu as le droit de venir quand Emeric rentre à la maison !“
“- Oui, mais c’est plus amusant d’être discret !”
“- C’est pas mal, mais la prochaine fois, essaye de ne pas faire de bruit quand tu t’émerveilles devant ses récits !”
“- Maieuh…”
Le grand frère leva les yeux au plafond face à la scène. Adorable et touchant, il ne pouvait pas rêver de meilleure famille qu’eux. Du moins, c’était ce qu’il pensait avant de voir arriver leur père. On ne pouvait pas très bien voir ses yeux, car il les cachait sous sa frange brune. Vu sa démarche, il n’y avait pas à dire, il avait quelque chose en tête et c’était Emeric le principal concerné. Ils s’étaient tous tu, prêt à écouter du moins attendre qu’il daigne parler, tel père tel fils comme on dit.
“- Emeric, va à l’école des Chasseurs.”
“- Maintenant ?!”
“- Tu manges et à 14, tu vas à l’école.”
Emeric grommela. Il détestait y aller. Ce n’était pas pour prendre des cours, mais plutôt l’inverse, il devait enseigner ce qu’il avait appris durant son périple pour que la nouvelle génération de Chasseurs puisse être parée à ce qu’ils leur attendaient.
C’était une mesure d’enseignement plus poussée, car les professeurs de cette école n’allaient plus en chasse depuis un moment et ce qu’ils ont appris n’étaient peut-être plus d’actualité maintenant. Mais pour cela, il fallait déjà aimer et savoir bien s’exprimer devant les gens ce qu’Emeric détestait. Il savait parler quand il voulait, mais quand quelque chose l’agaçait, il reprenait ce tic de langage de campagnard.
“- Je peux l’accompagner ?”
Etait-ce un rayon de soleil ? Lys venait de proposer son aide voyant l’humeur massacrante de son frère après l’annonce.
“- Non. Tu vas parler à sa place.”
“- Je promets de…”
“- Ne promets jamais ma fille ! Qui t’a appris ça ?”
“- A… À la forge… Beaucoup de clients le font…”
“- Promettre est symbole d’espoir. Si tu ne la tiens pas, tu déçois la personne. Fait attention.”
“- Papa… Je soutiendrais moralement mon frère !”
Le père resta silencieux pendant un instant, regardant ses enfants, sceptique. Puis son regard se porta sur le benjamin. Il alla vers lui et posa sa main sur sa tête.
“- Surveilles ta sœur qu’elle ne parle pas trop.”
Aloïs ne voulait pas intervenir de peur d’être rappelé à l’ordre qu’il était trop petit. Il voulait accompagner aussi son frère, mais il ne s’attendait pas du tout à ce qu’il ait la responsabilité de veiller sur eux. Le petit roux était heureux et fier que son père l’ait remarqué.
“- Compte sur moi, Papa !”
“- Mais attends… PAPA ! J’ai pas besoin d’un baby-sitter de 10 ans !” S’offusqua Lys en se rendant compte de ce que le père venait de demander à leur petit frère.
“- C’est ça ou tu n’accompagnes pas Emeric !”
Le principal concerné n’était pas contre. Avoir sa sœur et son frère étaient une bonne chose pour lui éviter d’éventuels problèmes avec les élèves. Son tempérament désinvolte faisait qu’il se disputait et s’énervait très rapidement avec des apprentis. C’était sûrement à cause de leur manière de croire qu’ils savaient mieux que tout le monde alors qu’ils n’ont rien vécu.
Avoir Lys et Aloïs avec lui permettra aux élèves mais surtout à lui-même de ne pas partir aux quarts de tour.
“- D’accord…”
Lys en avait marre d’être encore considérée comme une gamine mais elle savait que c’était pour son bien et celui de son frère. La cadette finit par accepter, contre son gré, montrant bien son agacement avec ses bras croisés. Emeric voyait bien qu’elle était énervée, il s’approcha d’elle et posa sa main sur son épaule pour la soutenir. Lys accepta détendant ainsi l’atmosphère.
Le repas se passa dans la joie et la bonne humeur. Les femmes de la maison faisaient la discussion pendant que les hommes les écoutaient calmement. Malgré la tranquillité, Emeric ne pouvait nier le fait que cette ambiance lui manquait quand la solitude le prenait durant son voyage. Heureusement qu’Erwann était là, le loup lui changeait tout le temps les idées quand il ressentait le mal-être de son maître.
“- Bien mangé ?” Demanda la mère en souriant.
Emeric la regarda. C’était une question à double tranchant. S’il répondait oui, sa mère serait heureuse et l’encouragerait pour le reste et s’il répondait non, elle lui ferait regretter en étant sarcastique.
“- Oui, un peu trop…”
Elle sourit tendrement. Bonne réponse. Le repas terminé, il débarrassa avec son frère avant de se préparer. Il était l’heure d’y aller.
“- Faites attention sur la route, mes bébés.” La mère se tourna vers son mari “T’es pas possible quand même ! Tu aurais pu le laisser se reposer une journée ou il aurait pu y aller demain ! Attends ! Ne t’en va pas si vite !”
Ignorant les parents, la fratrie prit la route, le chemin n’était pas très long entre leur maison et l’école. Il y avait un dédale de rues avant d’arriver, mais c’était suffisant pour rencontrer pas mal de personnes sur le chemin.
“- Tiens tiens tiens ! Je ne rêve pas, Emeric est de retour parmi nous ! Ça fait depuis combien de temps que l’on ne s’est pas croisé ici ? Six mois ?”
“- Longtemps.”
“- Faudra qu’on se raconte nos aventures !”
C’était un autre chasseur du même âge qu’Emeric. Ils avaient fait leur formation tous les deux auprès de leurs parents et ont vu l’école se construire.
“- Je suppose que tu vas à l’école ! Oh, vu ta tête, t’as pas envie ! T’inquiètes, ils m’ont reçu hier, ils étaient trop contents. Allez courage ! Tu n’es pas tout seul !”
Il fit un clin d’œil à Lys et Aloïs avant de partir. Emeric ne dit rien, mais malgré les encouragements, il n’avait toujours pas envie d’y aller.
“- Allez grand frère, tu vas y arriver !”
“- Tu combats des Vamps tout le temps, ce ne sont pas des gamins en formation qui vont te battre !”
Emeric les regarda avant d’acquiescer. Ils avaient raison, il détestait parler en public et devoir raconter, mais c’était ce qui lui avait permis auparavant d’admirer et de vouloir être à son tour un chasseur. Il devait le faire.
Ils arrivèrent à l’école. La bâtisse était assez grande comparée à toutes les habitations. Construite en U autour d’un arbre, elle était composée de plusieurs classes, d’un terrain d’entraînement et de l’équipement pour apprendre aux élèves tout ce qu’il fallait pour savoir se défendre, survivre et attaquer.
Emeric entra par la porte arrière, son père lui ayant indiqué où les étudiants se situaient se dirigeant donc vers le terrain d’entraînement. L’arbre qui trônait au centre de la bâtisse les surplombait. Les deux plus âgés s’arrêtèrent devant, respectueusement et Aloïs les imita. Ils s’inclinèrent tous les trois. Une voix retentit, faisant vibrer les feuilles.
“- Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu et senti vos sèves. Que me vaut votre visite ?”
Une voix caverneuse émanait de l’écorce qui avait remué. C’était un Hêtre, comme la plupart des anciens arbres de cette forêt, doté d’intelligence et de la capacité de se mouvoir. Malheureusement pour ce vieux sage, il avait été trop longtemps enraciné et ne pouvait désormais plus se déplacer. Depuis, les humains avaient décidé de créer cette école autour de lui, le faisant devenir l’un des professeurs d’histoire les plus connus et le plus appréciés des enfants.
“- Racontez mon voyage et mes aventures aux élèves de votre école !” Répondit Emeric en essayant de parler correctement.
“- Cela est une bonne chose ! Les enfants ont besoin de divertissement et de nouveautés. Ils sont en ce moment au stand de tir de précision pour la leçon du jour.
“- Merci beaucoup !”
Les trois Healey se dirigèrent vers l’endroit indiqué. On pouvait aisément connaître leur emplacement de part le bruit des tirs. C’était l’un des cours où Emeric aurait voulu participer plus jeune, mais vu son caractère, il aurait été trop souvent puni. Déjà avec son père, c’était difficile, mais là avec plusieurs personnes différentes… Non merci.
“- Tiens toi droit ! Ton menton plus haut ! Ne proteste pas, l’ennemi ne t’épargnera pas !”
Cette professeure était l’une des plus sévères. Elle enseigne avec la règle à la main. C’était plus facile d’arranger de loin les imperfections dans la posture des élèves. Contrairement à ce que l’on disait, elle n’a jamais porté le moindre coup à personne, mais en ce qui concerne les meubles… Ils en portent les traces.
“- Bonjour ?”
“- La famille Healey ! Je ne pensais pas vous voir aussitôt. Je suppose que votre père vous a imposé de venir.”
“- Oui pour raconter…”
“- Bien ! Observe-les et dis moi ce que tu en penses !”
Emeric grommela, il n’aimait pas les ordres, mais il voulait voir où est ce qu’elle voulait en venir.
Les élèves s’étaient arrêtés quand les frères et sœur Healey étaient arrivés, écoutant avec attention. C’était un événement qui sortait de l’ordinaire et tout était un prétexte pour rater un bout des cours. D’un seul coup d’œil, le chasseur expérimenté les avait évalués. Il y avait des nouveaux, ils appartenaient sûrement à des familles réfugiées ou venaient pour apprendre après avoir entendu la réputation du village. Il y en avait de tous les âges. Jeunes, une grande facilité d’apprentissage, mais difficiles à canaliser ; jeunes adultes, en soif de connaissance, mais voulant aller trop vite ; les adultes, curieux mais lents à comprendre, car les acquis ont été fait personnellement et donc sont réticents à avoir tort, ce n’était donc pas gagné.
Emeric n’était pas surpris par les différentes attitudes des élèves. La plupart l’avaient reconnu et comme pour chaque chasseur, ils avaient un certain respect envers lui. Peu d’enfants de sa génération avaient survécu au post grande-guerre et surtout d’être devenus à l’instar de ses parents, un chasseur hors pair !
“- Qu’est ce que vous attendez ? Continuez l’exercice !” Ordonna la professeure.
Ils s’exécutèrent, se mettant en position derrière la ligne, braquant leur arme en direction de la cible qui se trouvait en face d’eux à des distances différentes en fonction de leurs compétences. Emeric les observait, mais il voyait bien que sa présence déstabilisait certains, surtout les plus jeunes.
Il s’approcha du plus stressé d’entre eux et releva l’arc avant de lui dire :
“- Ne sois pas impressionnés par moi, en chasse, tu peux faire équipe avec n’importe qui et tu peux être en face de n’importe quel ennemi. Tu peux trembler d’excitation ou hésiter, mais lui, en face, en fera sa force. S’il attaque ton coéquipier, qu’est-ce que tu fais ?”
“- Je le protège ?”
“- N’hésites pas même dans tes réponses. Sois sûr de toi, ce n’est pas un interrogatoire, mais une mise en situation. Que fais-tu ?”
“- Je trouve le point faible de l’ennemi et je l’attaque !”
Emeric acquiesça avant de regarder la cible. L’élève comprit et bandit sa flèche avant de la lâcher. Elle se figea proche du centre. Bien. Il donnait ainsi des conseils à chacun et tous l’écoutaient avec attention. La professeure acquiesça de contentement. C’est toujours plus intéressant pour les élèves d’être stimulé par de nouveaux instructeurs. Cela était aussi un moment d’échange pour les enseignants temporaires qui pouvaient ainsi se remémorer des situations ou des erreurs qu’ils faisaient, mais qu’ils avaient oublié à cause de l’habitude.
Lys était si fière de son grand frère. Lui qui ne voulait pas parler et aller tout simplement à l’école, c’était le meilleur moment d’être présent pour les travaux pratiques plutôt que théoriques. Il n’avait pas besoin de parler beaucoup. Les gestes étaient suffisants. Aloïs, lui, écoutait attentivement chaque chose que son frère enseignait. C’était tellement intéressant et captivant.
Tout d’un coup, une bourrasque de vent les surpris et tout le monde s’arrêta, se demandant ce qu’il se passait. Seules les adultes comprenaient ce que cela signifiait. Emeric regarda dans la direction de l’entrée du village, attendant la suite. Il eut une seconde bourrasque de vent avant que le son ne leur parvienne. C’était un cri d’alerte venant de la forêt. L’arbre-professeur se balança et de sa voix rauque, demanda à tous les élèves de se rassembler autour de lui. Cela prit peu de temps et aussitôt l’Hêtre leurs demanda le calme. Il déclara se voulant rassurant :
“- Des intrus se sont présentés devant les gardiens. Restez là et attendez que vos familles viennent vous chercher.”
Emeric se tourna vers sa sœur et son frère. Ils savaient ce que leur grand frère allait leur dire.
“- Je viens avec toi !”
“- Moi aussi !”
Ils ont été plus rapides que lui pour exiger leur demande. Il leva les yeux au ciel avant d’accepter. Ce n’était que des intrus pour l’instant et il fallait déjà passer les gardiens. Emeric leur indiqua qu’il fallait se diriger vers l’entrée du village pour voir ce qu’il se passait, mais que si jamais quelque chose arrivait, ils devaient prévenir et protéger le maximum de monde. Lys acquiesça malgré le fait qu’elle voulait rester auprès de son grand frère. Il sentit son regard insistant et il se rapprocha d’elle.
“- Ne t’inquiètes pas pour moi. Aloïs a besoin de toi.”
Lys avait compris, mais ce qui l’agaçait le plus c’était qu’ils, Emeric et leur père, avaient toujours été trop protecteurs envers elle et Aloïs. Elle était maintenant assez grande pour comprendre et pouvoir se débrouiller seule.
Les trois marchèrent dans la rue, les habitants se rassemblèrent de leurs côtés en un petit groupe. C’était une règle qu’ils avaient installée pour éviter d’être attaqués tous en même temps et au même endroit. Une nouvelle rafale de vent survint les arrêtant dans leur marche. Regardant le ciel et attendant une annonce de la part des gardiens, l’air chaud et calme les surpris tous. La signification était étrange. “Autorisés, mais attention. Responsable accompagne.”
Responsable… Rare étaient les humains qui en avaient le rôle et dans leur village, il y avait seulement les plus grands chasseurs qui pouvaient y prétendre.
Aloïs était le seul à ne pas avoir compris le message des gardiens, il regardait par conséquent autour de lui. C’était ainsi qu’il vit le responsable accompagné de 3 personnes. Il marchait d’un pas rapide dans les rues en direction de leur foyer.
“- …Papa?!” S’étonna Aloïs.
Le responsable était leur père et ces personnes encapuchonnées devaient être les intrus que les gardiens avaient laissés passer. Alors qu’ils observaient les inconnus, Emeric se plaça dans la précipitation devant sa sœur et son frère, leur ordonnant d’aller rejoindre un groupe dans l’intention d’y rester. Lys lui tira la manche de son haut. Cela interpella le jeune chasseur qui se retourna pour la voir tremblante. Emeric s’y attendait. Il ne pouvait pas la laisser seule, mais il ne pouvait pas les emmener avec lui. Qu’est-ce que leur père avait en tête pour emmener ses intrus dans leur maison ? L’aîné ne pouvait pas non plus le laisser seul avec sa mère. Même si c’étaient les meilleurs chasseurs du village, il était incapable de se résoudre à les laisser.
“- Restez proche de moi… On va rejoindre maman…”
Lys et Aloïs le regardèrent, comprenant qu’ils allaient faire face au danger. Emeric, lui, n’aimait pas du tout ça, surtout après avoir reconnu la chevelure de feu de la première personne en dessous de sa capuche qui la protégeait du soleil.